Article réservé aux abonnés

LA FOLLE HISTOIRE

L’affaire rocambolesque du De Kooning volé par un prof et une orthophoniste

Par

Publié le , mis à jour le
Il vient tout juste de retrouver son musée d’origine en Arizona. En 1985, un tableau de Willem de Kooning, Woman-Ochre (1954–1955), y avait été dérobé en plein jour par un mystérieux couple. Trente-deux ans plus tard, en 2017, la toile était réapparue cachée derrière une porte dans le foyer d’une orthophoniste et d’un professeur de musique en apparence sans histoire. Mais qu’un fascinant faisceau de preuves indirectes relie à ce vol, et peut-être à des secrets encore plus sombres…
Jerry et Rita Alter devant la voiture avec laquelle ils ont pris la fuite après le vol du De Kooning
voir toutes les images

Jerry et Rita Alter devant la voiture avec laquelle ils ont pris la fuite après le vol du De Kooning

i

Courtesy Ron Roseman

Willem de Kooning, Woman-Ochre
voir toutes les images

Willem de Kooning, Woman-Ochre, 1954–1955

i

Huile sur toile • 101.6 × 76.2 cm • Coll. University of Arizona Museum of Art, Tucson / Don d’Edward J. Gallagher, Jr. / © The Willem de Kooning Foundation / Artists Rights Society (ARS), New York, 2022

Nous sommes un vendredi, lendemain de Thanksgiving. La journée est calme : beaucoup de familles américaines sont restées à la maison pour digérer leur dinde annuelle et se remettre du festin de la veille. Mais ce 29 novembre 1985, vers 9 heures du matin, un couple débarque au musée d’art de l’Université d’Arizona. Tous deux portent d’épais manteaux d’hiver, elle un rouge, lui un bleu. Le musée vient à peine d’ouvrir. La femme se met à discuter avec le gardien pour le distraire, pendant que son complice découpe la toile, Woman-Ochre de Willem de Kooning, pour l’extraire de son cadre. Leur passage au musée n’a pris que quinze minutes : le duo prend la fuite avec l’œuvre à bord d’une voiture couleur rouge-orangé.

Pas de caméra de surveillance, pas d’empreinte retrouvée sur la scène… La police patauge, et la peinture demeure introuvable. Trente-deux ans plus tard, coup de théâtre : l’œuvre refait surface dans une banlieue tranquille du Nouveau-Mexique, accrochée dans la chambre d’un couple récemment décédé. Tous deux retraités, les Alter, issus d’une famille juive et parents de plusieurs enfants, semblent apparemment sans histoires : Rita, morte en 2017, était orthophoniste ; Jerry, disparu en 2012, musicien de jazz devenu par dépit professeur de musique.

Continuez votre lecture

et accédez à Beaux Arts Magazine
et à tous les contenus web
en illimité à partir de 5,75€ / mois

Vous aimerez aussi

Carnets d’exposition, hors-série, catalogues, albums, encyclopédies, anthologies, monographies d’artistes, beaux livres...

Visiter la boutique
Visiter la boutique

À lire aussi