Article réservé aux abonnés
Performance, happening, « body art » sont autant de facettes de l’art performatif qui émerge avec éclat dans les années 1960. Héritière du futurisme et du dadaïsme, cette nouvelle expression artistique prend mille et une formes en mêlant danse, théâtre, musique, arts plastiques… À chaque artiste, ou presque, sa conception de la performance !
Certains n’hésitent pas à dépasser les limites établies, allant jusqu’à se mettre en danger de mort. Provocation, acte de résistance ou quête de l’extrême : il faut que l’expérience bouscule, interroge et émeuve.
Chris Burden, Shoot, 19 novembre 1971
Performance
Mettre sa vie en danger pour l’art : Chris Burden (1946–2015) en a fait un leitmotiv artistique. En 1971, il se fait connaître en s’enfermant dans un casier d’étudiant pendant cinq jours (Five Day Locker Piece). Quelques mois plus tard, il va plus loin dans une galerie de Santa Ana, en Californie. Cette fois, l’artiste américain sollicite l’aide d’un complice : celui-ci doit lui tirer dans le bras gauche à une distance de moins de cinq mètres. « Are you ready ? » lui demande son acolyte avant d’appuyer sur la détente. Filmée en Super 8 par sa compagne Barbara Burden, la performance dure quelques secondes, qui suffisent à asseoir sa légende.
Hermann Nitsch, Théâtre d’orgies et de mystères, non daté
Performance au château de Prinzendorf • © akg-images / MPortfolio / Electa
Hermann Nitsch (1938–2022) a cofondé dans les années 1960 le mouvement de l’actionnisme viennois avec Günter Brus, Otto Muehl et Rudolf Schwarzkogler. Pour ces artistes, la création doit passer par l’implication du corps de manière radicale. C’est ainsi qu’en 1957, l’Autrichien à la longue barbe blanche débute un projet au long cours : son « Théâtre des orgies et des mystères ». Au menu ? Crucifixions, immolation d’animaux, entrailles déversées sur des figurants… Défiant toute règle morale, il orchestre durant 60 ans des performances sanguinolentes (parfois à la limite du supportable), qui se tiennent pour la plupart dans son château de Prinzendorf en Basse-Autriche. Ce qui lui a valu le surnom d’ « exorciste de l’art contemporain ».
et accédez à Beaux Arts Magazine
et à tous les contenus web
en illimité à partir de 5,75€ / mois
Déjà abonné ? Connectez-vous
Vous aimerez aussi
Carnets d’exposition, hors-série, catalogues, albums, encyclopédies, anthologies, monographies d’artistes, beaux livres...
Visiter la boutique